Réflexions partagées
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Poser un regard neuf pour s’émerveiller
Celui-là m’enrichit qui me fait voir tout autrement ce que je vois tous les jours – Paul Valéry
Cette citation pourrait résumer le rôle du coach, métier que j’exerce depuis maintenant 15 ans : aider à poser un œil neuf sur soi-même, sur le monde et sur les autres. C’est à ce prix que l’on retrouve l’émerveillement, l’innocence et la joie. Ce dont notre monde manque parfois cruellement.
Telle cette œuvre d’art éphémère sur les murs de la cité de Carcassonne où, au delà des « C’est beau ! », « C’est laid ! », l’artiste nous invite à nous ouvrir à la surprise en découvrant d’abord des lignes jaunes qui n’ont aucun sens.
Cela signifie apprendre à porter un regard bienveillant, accueillant et présent aux situations vécues et à autrui en osant laisser de côté les jugements, les remords et les regrets pour considérer chaque instant comme une occasion de créer du nouveau.
Puis à se laisser traverser par la confusion pour trouver le lieu précis qui révèle l’intention du créateur. Cette métaphore peut être une invitation à ne jamais juger sans être sûr de voir la situation à partir de la juste place : celle de la vision globale et entière d’un contexte qui en dévoile le sens.
Je vous propose pour approfondir le sujet, deux petits contes à laisser résonner en vous.
Le premier sur l’idée de percevoir sans juger et ainsi s’ouvrir à tous les possibles et le second pour découvrir le bénéfice (mais aussi la difficulté) de voir l’autre sans à priori, comme si c’était la première fois.
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« Un paysan perd la seule jument qu’il possède :
– Tu as perdu ton seul bien : comme tu es malheureux lui disent ses voisins.
– Comment savez-vous que c’est un malheur qui m’arrive ?
Le lendemain revient la jument, accompagnée de trois étalons…
– Quel bonheur pour toi ! lui disent ses voisins
– Comment savez-vous, leur répond-il, qu’il s’agit là d’un bonheur ?
Le jour suivant le fils du paysan se casse une jambe en essayant de dresser un étalon.
– Quel malheur !
– Vous croyez …. ? leur répond-il
En effet, quelques jours plus tard, la guerre est déclarée. Le fils du paysan ne partira pas dans les combats meurtriers. »
Conte populaire Arabe
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« Un homme perdit sa hache. Il soupçonna le fils du voisin et se mit à l’observer.
Son allure était celle d’un voleur de hache ; l’expression de son visage était celle d’un voleur de hache ; sa façon de parler était tout à fait celle d’un voleur de hache. Tous ses mouvements, tout son être exprimaient distinctement le voleur de hache.
Bientôt, creusant son jardin, voici que l’homme trouve sa hache.
Un autre jour, il revit le fils du voisin. Tous ses mouvements, tout son être n’avaient plus rien d’un voleur de hache. »
Lie-Tseu – Le vrai classique du vide parfait.